La secrétaire

Enfin une belle histoire d'amour ! Oui, je dis bien une histoire d'amour, pas seulement de fesse. Quoi, qu'il faille bien se défouler de temps en temps... Dans ce sens, l'affiche du film, je trouve, trompe sur la marchandise. Car à l'époque de la sortie du film, je n'ai pas du tout eu envie d'aller le voir et je suis tombée dessus presque par hasard à la télé. C'est pour ça que je ne mettrais pas la photo de l'affiche ici car elle n'est pas du tout représentative du film, d'après moi.

Heureusement, je suis tombée dessus à la télévision. Coup de chance ! Ensuite, je me suis tout de suite accrochée aux propos du film : on peut avoir une sexualité différente, une vie différente, un mode de pensée différent et très bien le vivre.

 James Spader (Edward E. Grey), Mary Gyllenhaal (Lee Holloway) et le réalisateur Steven Shainberg. 

D'ailleurs, c'est le réalisateur, Steven Shainberg (dont c'est le deuxième film après "Hit Me"), qui le dit lui-même. Il a pourtant eu du mal a adapter pour le grand écran la nouvelle de Mary Gaitskill (si je ne me trompe pas dans l'orthographe). A la base, il en avait fait un court de 22 minutes. Son but alors était de faire ressortir que « le personnage allait découvrir quelque chose de merveilleux dans sa relation de soumission à son patron,... ». Evidemment dit comme ça, « les gens [le] prenaient pour un fou ». Ils croyaient qu'il allait faire un espèce de porno soft. Ce qui n'est absolument pas du tout le cas, et il s'exclame : « Mon Dieu, non ! » a toute remarque de ce genre.

Au contraire, l'héroïne ne dépasse pas sa tendance à l'automutiliation, elle l'a remplace. Pour elle, la mutilation est aussi quelque chose qui la rend forte, vivante, consciente d'elle-même par rapport à sa famille, ses relations avec ses parents, les autres qui mènent une vie trop parfaite ou normale (ou pseudo-normale) pour être intéressante ou digne d'être vécue. C'est à dire que, -et c'est toujours Steven Shainberg qui le dit-, il ne voulait pas d'un film paradigme de l'histoire classique où le personnage principal pend « conscience de ses problèmes et apprend à les dépasser ». Car ici, l'héroïne ne dépasse pas ce qui est considéré comme une déviance mais l'assume pleinement.

 La secrétaire et son patron (j'adore la déco ! surtout les murs rouges !)

Petit à petit, tout au long du film, on la voit qui se transforme et s'affirme jusqu'à devenir vraiment femme, pour vivre pleinement sa vie car elle partage ses sentiment loin des schémas normatifs auxquels elle aurait pût se résigner. Au final, on a « deux personnes extrêmement particulières qui allant à la découverte de leurs complexités respectives, se trouvent l'une l'autre ». Certains dirons que la fin est extrêmement conformiste et très happy-end. Je ne suis pas d'accord. Je ne vois pas pourquoi ils devraient être mis au bans de la société juste parce qu'ils ont une sexualité différente.

  Eblouissante scène ! La suite est encore mieux...

D'ailleurs, ça ne trompe pas, ce film a été présenté et récompensé au festival de cinéma américain de Sundance en 2002. D'abord le Prix spécial du jury pour son originalité. De plus l'actrice éblouissante Mary Gyllenhaal a reçue une nomination aux Golden Globes pour sa performance. Car elle réussi à « déstabiliser le public ». James Spader est lui aussi totalement dans le film, on le connaissait d'ailleurs dans d'autres films indépendants, différents, abordant des sujets sensibles ou tabous qui permettent de trouver autre chose au cinéma.

Finalement, vous pouvez passer voir le site du film qui est lui aussi originalement fait et essayer de battre Lee (l'héroïne) au concours de typographie. A vos claviers à la section « Mise à l'épreuve » !! Il y a aussi de nombreuses infos sur la genèse du film et les acteurs. Voir : http://www.metrofilms.com/lasecretaire/ .