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Coeur de miel
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  • Ici, on parle de mangas, de cinéma, de stars de Bollywood de dollz et de la série "Veronica Mars" !! Quelques photos et des coups de coeur émailleront le tout. Mon ambition : que tout ça serve à quelque chose !
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19 mars 2005

Le journal de mon père

ça faisait longtemps que ça me trottait dans la tête, il fallait que je vous parle du dessinateur (et scénariste) Jirô TANIGUCHI.

Il est très connu en France et vous en avez sûrement entendu parler comme de l'un des chouchous du manga chez nous. Sauf que, chez lui, c'est un dessinateur parmi d'autres. Sa particularité dans le monde du manga japonais, c'est quand même qu'il n'a jamais pu se conformer aux exigences  de quantité de cette industrie. En effet, les mangaka doivent livrer souvent plus de 100 pages par mois a leur éditeur. Lui, selon ses dires, en livre aujourd'hui une quarantaine sur la même période de temps. Pour autant il est reconnu comme un très bon mangaka. Il n'est pas attaché à un genre particulier et on commence à le voir dans le publications françaises qui se multiplient sur son oeuvre, depuis le succès, très mérité, de Quartier Lointain. C'est son côté mélancolique qui a plut aux français, c'est pourquoi ce sont les premières oeuvres qui sont parues chez nous. Par ailleurs, il a donné une autre image du manga en France, en apportant une oeuvre qui se distinguait totalement de ce qu'on avait pu voir auparavant : le style sexe+violence, qui n'est pourtant qu'une infime partie de la production manga au Japon. La responsabilité en incombe aux éditeurs français qui sotn longtemps restés axés sur ce créneau, d'où la fausse image que l'on a. Ce qui se souviennent du Club Dorothée comprendrons. Enfin, ça nous a quand même permis de découvrir des belles séries, mais la manga ce n'est pas que ça !! Bref, ce n'est que ces derniers temps que les éditeurs semblent avoir pris le partis de nous faire découvrir la multitude et l'hétérogénéité de la production manga.

Le journal de mon père, en est un bon exemple. Ce manga se compose de 3 tomes publiés par Casterman, sous le format d'une BD comme on les connait. le tome 1 s'intitule "Le grand incendie", le tome 2 : "La séparation" et le 3 : "l'apaisement". Ces titres sont tout a fait révélateurs, des grandes phases par lesquelles passera le protagoniste et qui le marquerons à jamais.

journal

Le manga commence par cette image. Le seul beau souvenir imprimé dans la mémoire du personnage principal Yoichi.

Le manga raconte l'histoire d'un fils, le personnage central Yoichi , qui retourne dans sa ville natale après 15 ans d'absence, au moment de la mort de son père. On comprendra pourquoi au fil des tomes. Il y retrouve le reste de sa famille, notamment sa soeur. L'essentiel de l'histoire va se passer durant la veillée funéraire qui précède l'incinération proprement dite. Avec l'aide de son oncle Daisuké et sa soeur, Yoichi va remonter le temps et les flashback vont nous enseigner le pourquoi de sa si longue absence, qu'on pourrait aussi nommer "fuite", car ce n'est qu'avec réticence qu'il a accepté de venir veiller son père. Pourquoi ? Parce qu'il le rend responsable de son enfance perturbée par le départ de sa mère. Suite à un grand incendie ayant ravagé son salon de coiffure, le père de Yoichi va travailler jour et nuit avec acharnement afin de se reconstruire une boutique, négligeant un peu sa famille et sa femme qui finira par se détourner de lui, sachan aussi que sa fierté le poussait à rendre sous pour sous l'argent emprunté avec résignation par ses beaux-parents, dont il ne voulait absolument pas dépendre. Yoichi, très petit à ce moment là, n'a pas vraiment compris pourquoi sa mère partait et en a voulu obstinément à son père durant toute sa vie.

journaltome1

La jacquette du tome 1 du "Journal de mon père"

Ed. Casterman.

Pourtant, au fil de la conversation avec sa famille, il va découvrir d'autres points de vue de l'histoire de ses parents, notamment celui de sa soeur, plus âgée, qui avait plus conscience de tout ce qui se passait, mais aussi son oncle Daisuké. Il va s'avérer souvent qu'Il avait transformé ses souvenirs pour qu'ils conviennent à la réalité qu'il voulait se construire. Ce qui l'a empêché de comprendre son père. Petit à petit, il va se rendre compte de l'amour que son père lui portait pourtant et de son égoïsme et obstination à ne pas vouloir le voir. Alors même que ce dernier avait toujours souhaité le vir mais était trop pudique pour le demander directement. Si bien que la cassure ne s'est jamais refermée...

Pour vous rendre compte, je transcris ici un extrait de la fin du tome 3. Yoichi dit avec beaucoup de regrets : "A cette époque, je ne pouvais pas accpeter sa gentillesse pour ce qu'elle était. L'image que me renvoyait Papa était celle d'un homme ennuyeux qui nepensait qu'au travail".

Voilà, j'espère que je n'en ait pas trop dit. Je vous conseille vraiment de lire ce manga. En même temps, il nous donne à voir l'histoire du Japon : de l'occupation américaine au Tockyo d'aujourd'hui en passant par la dure période de reconstruction d'après guerre.

Les dessins sont très fouillés, et avec l'histoire très bien construire entre les flashback et la veillée, nous happe littéralement. De plus, une post-face nous indique que l'histoire est un peu autobiographique. Le lieu de la ville natale notamment (Tottori) est la même que celle d'où est parti Jirô TANIGUCHI. Un récit qui a un goût d'authentique porté par des dessins simples aux traits fins, dont la trame est très agréable à lire.

Un manga a lire donc !

P.S. : Les 3 tomes ont été réédités en 1 seul, sous le nom de collection "Ecritures", la même que Quartier Lointain.

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Commentaires
A
J'ai une amie qui est me l'a passé et je me suis retrouvée en train d'essuyer une petite larme devant: l'histoire et les personnages qui sont très attachant.
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