HoTel RwAnDa, film contre l'oubli
Encore un film, mais celui-ci bien moins joyeux : Hotel Rwanda.
Il raconte comment, alors que le Rwanda sombre dans une guerre civile qui voit s'affronter les deux ethnies Huttu et les Tutsi, un homme, Paul Rusesabagina, armé de son seul courage et de sa débroullardise se démène pour tenter de sauver du massacre près de 1200 Tutsi réfugiés dans l'hôtel dont il est le gérant à Kigali (capitale du Rwanda). Lui même est Huttu et aurait très facilement pu s'enfuir, pourtant, sa femme est Tutsi et jamais il ne l'a laissera. Il a aussi trois enfants. Il va rester et tenter de les sauver car c'est "un homme bien" tout simplement, comme dit sa femme.
Plusieurs fois, on les voit dans des situations critique, desquelles Paul se sort par de l'argent, des bouteilles de wisky, après que les soldats de la paix des Nations Unies, soient partis, sommés de ne pas intervenir dans ce conflit interne. Mais la rivalité des deux ethnies a été exacerbée par la colonisation belge et depuis chacune hait l'autre et règle ses comptes dans la violence au gré des prise de pouvoir. Dans cette affaire aucune intervention internationale pour arrêter le massacre qui nous est montré à travers plusieurs scènes explicites et horribles. La plupart du temps on reste dans l'hotel des "Milles collines", qui aparaît comme un havre bien fragile. A noter la présence de Jean Reno en propriétaire belge de la compagnie qui détient le "Milles collines" qui contribuera à l'un des sauvetage in-extremis.
L'acteur qui joue Paul est Don Cheadle, c'est lui qui a d'abord raconté son histoire à Terry George. Il était normal que ce dernier veuille monter ce projet avec lui mais Don Cheadle n'était pas assez connus, pas "banckable" comme on dit. Mais finalement il a réussi à l'imposer. Don Cheadle joue en toute sobriété et le réalisateur sait nous "décortiquer" la trame de ce génocide et nous expliquer les tenants et les aboutissants. Moi qui ne pleure pas à tout bout de champ dans les films, là, j'ai pas vraiment pu m'en empêcher, notamment dans une scène très forte où des orphelins accompagnés de bonne soeur, arrivent dans le "camp-hotel" et sont séparés de force par les soldats des Nations Unis car seuls les étrangers peuvent partir. La musique est très forte. Notamment le titre "Million Voices" de Wycleaf Jean.
Pour témoigner de la difficulté rencontrée par le réalisateur et Don Cheadle pour faire exister le film, voir l'origine multiple de la provenance des fonds : c'est un film financé par l'Afrique du Sud, le Royaume-Uni et l'Italie.
Pour en apprendre plus sur la génèse du film, voir l'interview de Don Cheadle et de Terry Georges, ainsi que la critique de Comme au Cinéma. OU bien le site d'Allocine.
Paul Rusesabagina (le vrai) et Don Cheadle.
Et tojours pour ne pas oublier l'Afrique, je vous recommande d'aller voir le film d'Hubert SAUPER, Le cauchemar de Darwin.